gestion des eaux pluviales métrologie-mesure indicateurs biologiques micropolluant REX
Études
Assainissement
TSM 12 2019 - Page(s) 175-194

Caractérisation du potentiel toxique des eaux urbaines par bioessais – Cas de l’agglomération parisienne

Characterization of the toxic potential of urban water by bioassays – Case of the Paris conurbation

Résumé

Dans un cadre réglementaire, la qualité d’une eau est souvent évaluée en comparant des concentrations de substances individuelles à des seuils tels que les normes de qualité environnementale. Cette approche, bien que robuste, présente certaines limites. La seule information sur la présence de contaminants ne suffit pas à quantifier l’impact ou le potentiel toxique de ces eaux; l’information reste «individuelle» à l’échelle de substances, pour lesquelles suffisamment de données écotoxicologiques existent, sans permettre d’évaluer l’effet cocktail qui pourrait en résulter. Les bioessais sont des méthodes globales et intégrées qui fournissent des informations sur le potentiel toxique de l’échantillon considéré, voire sur la toxicité spécifique de certains groupes de substances. Notre démarche a donc consisté à suivre le potentiel toxique de différents échantillons d’eaux urbaines (effluent hospitalier, eaux usées à l’exutoire de deux sous-bassins de la ville de Paris, eaux usées en entrée de station d’épuration et eau épurée, déversoirs d’orage) en utilisant trois panels: toxicité générale (huit bioessais sur algues, bactéries, champignons et cellules humaines), génotoxicité (trois bioessais sur bactéries et cellules humaines), perturbation endocrinienne (six bioessais sur cellules humaines). Les résultats montrent que les déversoirs d’orage apportent un excès de toxicité au milieu récepteur. Sur l’ensemble des émissaires, toutes les dimensions de la toxicité ont, à un moment ou un autre, été observées. La comparaison entre entrée et sortie de station d’épuration semblerait indiquer que l’abattement des paramètres physicochimiques ne se retrouve pas pour les indicateurs de la toxicité. Cependant, des études complémentaires sur ce type d’échantillons sont nécessaires pour confirmer ou non cette première tendance.

Abstract

In a regulatory framework, water quality is often assessed by comparing concentrations of individual substances with thresholds such as environmental quality standards. This approach, although robust, presents some limitations. Information on the presence of contaminants alone is not sufficient to quantify the impact or toxic potential of these waters; the information remains “individual” at the level of substances for which sufficient ecotoxicological data exist, without allowing the potential cocktail effect to be assessed. Bioassays are global and integrated methods that provide information on the toxic potential of the sample under consideration and even on the specifc toxicity of certain groups of substances. Our approach therefore consisted in monitoring the toxic potential of various urban water samples (hospital effluent, wastewater at the outlet of two sub-basins of the City of Paris, wastewater at the inlet of a wastewater treatment plant and treated water, combined sewer overflows) using three panels: General toxicity (8 bioassays on algae, bacteria, fungi and human cells), Genotoxicity (3 bioassays on bacteria and human cells), Endocrine disruption (6 bioassays on human cells). The results show that combined sewer overflows bring excess toxicity to the receiving environment. Indeed, all the dimensions of toxicity have, at one time or another, been observed in the emissaries as a whole. The comparison between the inlet and outlet of wastewater treatment plants seems to indicate that the reduction found for the physico-chemical parameters is not observed for toxicity indicators. However, further studies on these types of samples are required to confrm, or not, this trend.

Mots clés : bioessais, eaux usées urbaines, génotoxicité, toxicité, perturbateurs endocriniens
Keywords : bioassays, urban wastewater, genotoxicity, toxicity, endocrine disruptors
https://doi.org/10.36904/tsm/201912175

1,2,8 Laboratoire Eau, Environnement et Systèmes urbains (Leesu) – Créteil
3,4 Tame-Water (ex-Tronico VigiCell) – La Roche-sur-Yon
5,6 Syndicat interdépartemental pour pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap) – Direction Innovation Environnement – Colombes
7 Laboratoire Eau, Environnement et Systèmes urbains (Leesu) – Marne-la-Vallée Cedex 2

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Article paru dans TSM 12 2019
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